AGHMAT Balade écolo et archéologique…

11Juil10

On croit connaître la route de l’Ourika et tous les secrets de la vallée. Et pourtant… Au km 30, en tournant à gauche, direction Jemaa d’Rhmat, nom actuel du village, on pénètre dans une oasis de verdure. Sur quelque 3 km, la route est bordée de pépinières. Le petit hameau recèle au moins deux joyaux historiques et archéologiques…

Pas toujours besoin d’aligner les kilomètres pour se dépayser. À une demi-heure de route de Marrakech, Jemaa d’Rhmat vous offre la possibilité de faire un saut dans le temps de près de 1 000 ans ! Il suffit d’un peu d’imagination parce qu’il est vrai qu’en découvrant la place du village actuel, on a du mal à croire qu’elle fut celle d’une ville riche et prospère, carrefour du commerce caravanier où avait cours, dès 1058, une monnaie d’or frappée sur place à l’éfigie de Youssef Ibn Tachfin. Aghmat, comme la nomme l’historien El Idriss au XIIe siècle, est en effet une capitale almoravide antérieure à la fondation de Marrakech. Il en reste quelques traces, bien sûr, dont les ruines évocatrices d’une seguia, de quelques kettaras, d’un grand hammam qui daterait des Xe-XIe siècles, et celles de ce qu’on croyait être une ancienne mosquée mais qui serait plutôt un palais… Les fouilles sont toujours en cours et l’ensemble du village et du site sont aujourd’hui l’objet de toutes les attentions dans le cadre d’un vaste projet de mise en valeur de ce patrimoine archéologique et culturel.

Un peu plus loin, dans Aghmat, en tournant à droite, après la place, vous découvrirez aussi le mausolée du roi poète andalou Al Mouattamid Ibn Abbad, mort en exil à Aghmat, dont la coupole est décorée de certains de ses vers. Il est enterré là, en compagnie de sa femme et de son fils. En réempruntant la route secondaire pour remonter sur la principale en direction de l’Ourika, on ne résiste pas au plaisir de s’arrêter dans l’une ou l’autre des nombreuses pépinières gorgées de bananiers, de palmiers, lauriers-roses et de fleurs d’hibiscus.